Anciennes papeteries de la Vallée – BELLE-ISLE-EN-TERRE et PLOUNEVEZ-MOËDEC (22)

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Livraison 2007
Maîtrise d’ouvrage Communauté de communes de Belle-Isle-en-Terre et de Beg Ar C’hra
Programme dépollution et mise en sécurité d’un ancien site industriel
Maîtrise d’œuvre NR Conseil Ingénieurs (mandataire), Laure Planchais paysagiste concepteur, Atelier 59 signalétique, Ubiscène scénographie et ingénierie culturelle
Superficie 2 ha
Montant du chantier 800 000 € HT
Ratio 40 € HT/m²

Situées en Bretagne, les papeteries Vallée, créées en 1855, se sont progressivement déployées dans la vallée du Léguer, rivière qui alimentait l’activité en eau et en électricité. L’usine a fermé en 1965 mais le site a gardé de son passé industriel une charge sociale et affective forte dans le contexte local rural. Le terrain de l’usine fut racheté par deux communautés de communes dans les années 1990. Elles avaient comme programme de commande la dépollution et la mise en sécurité du site. L’observation des lieux a permis de prendre la mesure de l’attachement des anciens ouvriers de l’usine dont certains venaient encore quotidiennement visiter leur usine malgré quarante années d’abandon. Nous avons décidé d’aller au-delà de la commande technique afin de restituer la forte charge poétique et affective qui se dégage des lieux.

Le projet s’organise autour de quatre axes de réflexion :

  • L’histoire industrielle du site : La présence d’eau – qui est à l’origine de l’installation de la papeterie – a conduit à la création d’ouvrages hydrauliques. Le projet révèle cette domestication de l’eau, l’ampleur de l’emprise de l’ancienne usine et la dimension sculpturale des vestiges que nous avons mis en scène.
  • L’échelle géographique du site : Le projet donne à lire la relation entre la topographie complexe du site et la topographie générale de la vallée : quais, balcons sur l’eau, belvédères permettent d’embrasser les lieux du regard.
  • Les enjeux écologiques : Le site, classé NATURA 2000, est conforté et enrichit par le projet qui s’inscrit dans une approche environnementale forte :
    • Recyclage des déchets de démolition sur le site et réutilisation d’éléments techniques de l’ancienne usine,
    • Travaux de renaturation de berges, plantations forestières, semis de graines issues du site et création d’un jardin expérimental des dynamiques naturelles d’enfrichement.
    • Création d’habitats pour chauve-souris dans les sous-sols de l’usine.
    • Le potentiel artistique du site : sur certaines façades nous avons conservé des graffitis préexistants qui jouaient avec les singularités du lieu. De plus, le projet offre différentes infrastructures d’accueil pour des manifestations artistiques (gradins, espace scénique, socles pour sculptures) dans l’optique de créer une seconde vie au site.

Retour d’expérience (dernier passage 2015)

  • Les installations artistiques sculpturales parallèles au chantier de requalification du lieu n’ont pas fait l’objet d’un travail en concertation avec la maîtrise d’œuvre et ne sont pas « sur la même longueur d’onde » sur le plan esthétique. Dommage !
  • Idem pour la signalétique très disparate où le pire côtoie le meilleur. Heureusement « le pire » n’est pas trop visible.
  • Le site semble bien géré avec juste ce qu’il faut de « laisser-aller » pour garantir le charme mélancolique du lieu.
  • Le site accueille chaque année des manifestations artistiques et culturelles. Il est également référencé dans plusieurs guides touristiques sur la Bretagne dont le guide du Routard.
  • J’ai plusieurs fois rencontré des anciens ouvriers du chantier venir se promener en famille le week-end. La mémoire des lieux vit, c’est le principal !